Du vent et des bijoux. (Le jour du Watusi ; T.II.)

CASAVELLA Francisco

Fernando, le jeune voyou des Les Jeux féroces (NB mai 2005) s’est assagi. Quatre ans après, chauffeur dans une banque, il devient confident des directeurs, les seconde dans leurs coups tordus après la mort de Franco, assiste aux assises du parti politique qu’ils fondent. Il partage même leur partenaire habituelle ! Tout passe, Fernando fait le point de ses souvenirs en philosophe solitaire.

 Le fantomatique Watusi du premier tome est devenu un simple leitmotiv, auquel Fernando semble ne plus croire. Moins marginal, le héros poursuit l’évocation de ses aventures où l’auteur greffe ses réflexions lucides sur des sujets variés, de Bonaparte en Italie aux techniques de marketing et aux soubresauts de la société, liés au changement de régime. Autant de morceaux de bravoure bien menés, émergeant d’un verbiage continu et de moindre intérêt sur le quotidien de personnages pittoresques mais creux. L’écriture nerveuse des dialogues et des récits est empreinte d’un humour qu’illustrent des expressions narquoises comme « une armée d’involontaires affiliés au Parti ». Elle n’est pas la moindre qualité de cet ouvrage bien long au demeurant.