La fille du cryptographe

SANTIS Pablo de

Années soixante-dix. La junte militaire exerce le pouvoir en Argentine. Le jeune Miguel Dorey est fasciné par les théories du professeur Colina Ross, spécialiste de la cryptographie, la science des langages hermétiques et des codes secrets. Le « Cercle des cryptographes », créé avec quelques étudiants, est soupçonné d’abriter des activités subversives. Les militaires arrêtent les principaux animateurs. Isolés et brutalisés, on leur impose de déchiffrer des messages soi-disant codés sur des documents fournis par les dirigeants.  Pablo de Santis (Crimes et jardins, NB mai 2014) consacre une grande partie de son roman aux arcanes de la cryptographie, à sa place dans la littérature, tout en exposant longuement les problèmes familiaux du professeur et de sa fille, multipliant des retours en arrière déroutants. Difficile de suivre une intrigue qui se disperse dans tous les sens, y compris dans la topographie très détaillée de Buenos Aires. Le lecteur patient qui saura attendre la seconde partie du livre (après l’arrestation des membres du cercle) verra émerger les personnages essentiels et s’éclaircir leur motivations. Le suspense, entretenu au fil des trahisons et des mensonges, aboutit à un dénouement un peu tiré par les cheveux.  (D.A. et M.S.-A.)