Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits

RUSHDIE Salman

1195, Cordoue. Ses idĂ©es trop humanistes exilent Ibn Rushd, alias AverroĂšs. Descendue du Peristan, le Monde magique, Dunia, une jinnia, Princesse de la Foudre, s’Ă©prend de lui : s’ensuivent d’innombrables descendants privĂ©s de lobes d’oreilles et qui gardent Ă  leur insu les pouvoirs magiques des jinns. Huit siĂšcles plus tard, revenue sur terre, elle tombe amoureuse d’un beau sosie d’AverroĂšs, modeste jardinier sexagĂ©naire new-yorkais qui a fait sienne la devise de Candide. Cependant, de cruels Ifrits dĂ©chaĂźnĂ©s attaquent les hommes et provoquent d’incroyables catastrophes durant Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits. Dunia veut les combattre
  Dans cette version moderne des Mille et une nuits s’épanouissent les talents du conteur malicieux qu’est Salman Rushdie (Luka et le feu de la vie, NB janvier 2011). Son immense culture, tant orientale qu’occidentale, nourrit une imagination dĂ©bridĂ©e. Avec humour, il dĂ©nonce l’intolĂ©rance, le fanatisme et le terrorisme. Or la raison et l’amour peuvent sauver l’humanitĂ© et c’est le beau personnage fĂ©minin de Dunia qui nous l’apprend. Dans un style ciselĂ©, foisonnant, Ă©blouissant, Rushdie nous entraĂźne dans des circonvolutions Ă©tourdissantes – trop parfois ? Il faut ĂȘtre attentif ! Un Ă©pilogue bienveillant et optimiste conclut ce joli conte philosophique trĂšs actuel.  (A.-C.C.M. et M.-C.A.)