Démons me turlupinant

DECLERCK Patrick

Patrick Declerck, psychanalyste d’origine belge (les Belges, « ces impayables bestiaux »…), cultive à nouveau avec brio la haine de soi et le mépris des autres (Socrate dans la nuit, NB février 2008). Il rassemble ici des fragments de son passé qui le hantent, comme le peintre James Ensor, souvent évoqué, peignait les démons qui le turlupinaient : scènes rarement heureuses de son enfance perturbée et portraits à l’acide « Mémé hystérique », atroce, ou père narcissique, « ce con» ; fugue adolescente ; réflexions perspicaces sur la psychanalyse et son exercice, analyses de cas… La rage de devoir s’accepter, l’effroi de vivre « la vraie vie hideuse et morne » gonflent les mots, précipitent les phrases, cascadent en descriptions amères où le dégoût affleure. Cependant, derrière ce masque de survie, apparaît un homme écorché toujours en quête de l’amour qui lui a manqué. Ces récits écrits après la mort du père lui rendent finalement hommage.