Déluge

BAUCHAU Henry

Schématisé à l’extrême, ce livre déroutant est l’histoire d’un petit phalanstère d’éclopés de la vie, installé dans un port du sud et préposé à la garde d’un vieux peintre caractériel. Connu autrefois, il se nomme Florian. Est-il fou ? Longtemps hospitalisé, il est pyromane et brûle ses peintures au fur et à mesure pour jouir de l’embrasement de leurs couleurs… Florence, gravement malade, a rejoint le groupe pour se soigner et, tout en jouant le rôle d’ange tutélaire, elle se met à peindre. Un certain calme s’instaure jusqu’au jour où, dans une sorte de transe prophétique, Florian l’entraîne avec les autres dans un projet collectif de représentation du Déluge, une oeuvre totale qui englobera toute l’histoire du monde…

 

Presque centenaire, psychanalyste, Henry Bauchau est davantage dans le ton du cycle d’Antigone (NB octobre 1997) que du Boulevard périphérique (NB janvier 2008). Il sature son texte de symboles et de sens cachés… Brassant, entre rêve et folie, de saisissantes visions de la traversée des siècles, il recourt à l’eau et au feu, à Noé et son arche, pour illustrer métaphoriquement le triomphe ultime de la vie et de l’amour sur la mort. Une oeuvre baroque dans un style lyrique, une parabole échevelée !