Dans une coque de noix

McEWAN Ian

Il baigne dans son enveloppe translucide, jouit de son ocĂ©an privĂ©, tend l’oreille et s’instruit. BientĂŽt vient la fin de ses illusions car Trudy, sa mĂšre, est impliquĂ©e dans un complot. Elle a quittĂ© son mari dont elle porte l’enfant, le mettant Ă  la porte de sa propre demeure pour y installer son amant. Entre deux galipettes et trois verres de Sancerre, bĂ©bĂ© spĂ©cule et commente leurs faits et gestes.    Voici un roman fait pour se dĂ©tendre, comparĂ© Ă  L’intĂ©rĂȘt de l’enfant (NB dĂ©cembre 2015) ; un mĂ©lange de dĂ©rision, d’intrigue, de constats alarmants sur l’état du monde et de visions pessimistes mĂątinĂ©es de ces perspectives sĂ©duisantes qui vous incitent Ă  naĂźtre. Ian McEwan s’amuse et distrait en donnant la parole Ă  ce foetus qui apprend ce que sont les pulsions humaines en Ă©coutant aux portes. S’il apprĂ©cie le vin, il pense parfois au suicide sous les assauts rĂ©pĂ©tĂ©s du « plouc » qui n’a cure de son petit crĂąne mallĂ©able. Le ton est lĂ©ger, les digressions nombreuses, l’humour est au service d’un beau catalogue des bassesses humaines. Il y a dans ce court texte une certaine philosophie prĂȘtĂ©e au seul ĂȘtre raisonnable de l’affaire
 un foetus ! (Maje et V.A.)