Amour sur une colline dénudée

WANG Anyi

Ce livre, paru en 1986 en Chine, fit scandale parce qu’il s’attaque à un tabou : l’adultère. Un homme et une femme, mariés chacun de leur côté et ayant des enfants, se rencontrent et connaissent une passion courte et intense. La jeune femme est belle, dominatrice, indomptable jusqu’à l’indécence. Le jeune homme est un violoncelliste au tempérament discret et rêveur, respectueux des règles, qui oubliera tout pour la beauté et la fougue de sa jeune maîtresse. Mais à l’époque de la Révolution culturelle, l’adultère est sévèrement sanctionné, jetant le couple dans la honte et l’humiliation derrière une façade impassible de dignité. Une grande douceur émane de ce roman, à la manière d’une peinture chinoise aux couleurs diaphanes. L’amour comme la haine, la tristesse comme la joie sont évoqués avec sensibilité, sensualité, force et délicatesse, et la musique du violoncelle enchante les pages. Métaphores poétiques, pudeur, non-dits inscrivent ce roman dans la pure tradition chinoise. L’Amour dans une petite ville (NB juin 2007) était bâti sur le même thème de l’amour illicite et destructeur.