Crissement sur le tableau noir.

DELEPIERRE Philippe

Juan Vega enseigne le français sur fond de morosité et de solitude, en se sentant très décalé par rapport à ses collègues, à sa hiérarchie. Une de ses élèves, âgée de dix-sept ans, retient son attention et suscite des rêveries érotiques qui resteront des fantasmes pendant que la jeune fille tombe elle aussi amoureuse. Mais ces deux solitudes parallèles ne se rencontreront pas.

L’auteur du remarqué Fred Hamster et Madame Lilas (N.B. juin 2004) change de registre et livre un roman amer aux accents de vérité sur l’évolution de sa profession et sur la stupidité des consignes pédagogiques qui privilégient l’étude des styles littéraires au détriment de la pensée des auteurs. Quelle est la marge de manoeuvre de l’enseignant entre les diktats des programmes, l’intégrisme de certains élèves et la pression de parents pour lesquels la littérature n’est pas une matière rentable en termes de réussite sociale ? Si l’ironie désabusée du ton rend la lecture agréable, elle empêche le héros mais aussi le lecteur de chercher des solutions face à un constat assez juste bien que volontairement provocateur.