Compter la vie

Sur la couverture une frimousse souriante joue avec des bouts de papier rose comme avec autant de rubans : des chiffres mystérieux dont la signification apparaît très vite. Ce sont les chiffres de la vie : 220 000 bébés naissent chaque jour, et parmi eux, un bébé dont le corps contient 99 000 kilomètres de vaisseaux sanguins. Et ce bébé, de chiffre en chiffre, grandit, boit du lait (92 litres en six mois), cligne des yeux 20 000 fois par jour, apprend un nouveau mot toutes les deux heures, et soufflera dans sa vie 3741 bougies… Jusqu’à donner  vie à une nouvelle petite fille au bout de 280 jours elle-même, après avoir croisé 1500 garçons dans sa vie, été vraiment amoureuse de 2 seulement.

La vie peut-elle se décliner en chiffres sans paraître inhumaine ? Derrière l’apparence d’abstraction de ces nombres accumulés, c’est l’émotion d’un parcours de vie qui se dessine, admirablement mis en tendresse par les coups de crayon de Serge Bloch, délicatement rehaussés de touches de rose à chaque page. Une émotion qui se dessine encore plus lors de la rencontre amoureuse qui scelle le destin du bébé devenu femme à travers une succession de chiffres parfois incroyables tant ils semblent disproportionnés à l’échelle de l’homme. Un petit bijou qui rappelle Moi, j’attends, illustré par le même dessinateur.