Comme des trains dans la nuit

PERCIN Anne

Quatre nouvelles, dont la premiĂšre donne son titre au livre, ont en commun des parcours de jeunes ou d’adultes qui pourraient presque se mettre bout Ă  bout pour faire une vie. Deux jeunes garçons s’embarquent dans un engrenage d’actes incendiaires qui pourraient tourner au drame. Une nuit, dans un parc au coeur de la ville, une amitiĂ© d’enfance Ă©volue soudain vers des sentiments plus intenses. Le jour de la mort de leur idole, deux hippies trouvent un sens Ă  leur vie au coeur d’un musĂ©e londonien. Lors de mornes vacances, dans une maison bourgeoise oĂč rĂšgne une ambiance Ă  la Bazin, deux jeunes feront Ă©clater les non-dits.

« On est des millions Ă  se croire immortels juste parce qu’on a vingt ans. » : pas trop futĂ©s, pas vraiment mĂ©chants non plus, des hĂ©ros ordinaires se dĂ©battent dans un quotidien sans grands espoirs, sans rĂ©elles illusions. Ils traversent la vie comme s’ils Ă©taient en partance dans un train de nuit, sans destination connue. Attachants, ils s’expriment souvent dans vocabulaire cru, ce qui leur donne d’autant plus d’authenticitĂ©. L’écriture incisive, la maĂźtrise de la phrase et des expressions qui font mouche, l’art de planter les dĂ©cors en quelques mots, mettent en valeur les orages de la vie que traversent ponctuellement chacun des personnages.