Comme des héros sans guerre

CARRIÈRE Stephen

Le gigantesque Sauveur, boxeur déchu, est le gardien d’un immeuble sordide, où sept logements abritent une personne seule, repliée sur son passé douloureux. La jolie prostituée, Lucy, est torturée par un client ; Sauveur, secrètement amoureux d’elle, décide de la sauver avec l’aide des autres locataires. Ils se connaissent peu, mais acceptent de coopérer, chacun suivant ses talents, pour empêcher Douglas le souteneur de reprendre la fille ; ils organisent  une  fête nocturne, les caractères se dévoilent, le suspense monte, l’immeuble est assiégé par des tueurs, on est en plein western ! Dans Une vieille querelle (NB août-septembe 2004), l’auteur présentait déjà une petite communauté bouleversée par l’intrusion  d’une personne extérieure. C’était un cirque, ici c’est un immeuble ; mais  la tension est beaucoup plus palpable. Le héros, sans guerre, mais pas sans violence, est sympathique avec son amitié inattendue pour un vieux bibliothécaire. Les autres personnages sont bien campés et le lecteur suit avec avidité les rebondissements de l’action.