Chaque soir à onze heures

SIMON Eddy, BENYAMINA Camille

Willa fait connaissance d’Edern à l’anniversaire d’une amie. Comme elle joue du saxophone, il lui propose de venir faire de la musique en duo avec sa petite soeur, Marni. Leur mère s’est suicidée deux ans auparavant, et leur père, riche industriel, est mort dans un incendie. À sa deuxième visite, Marni confie à Willa que chaque soir à 11 heures, les aiguilles de l’horloge s’arrêtent, et elle sent une présence dans sa chambre qui la terrifie. Par ailleurs, il semble que quelqu’un en veuille à Willa, qui subit deux agressions.  Parallèlement au mystère qui entoure cette étrange famille, et Willa par répercussion, on suit les égarements du coeur de l’héroïne et ses rapports avec ses parents séparés. Ces thèmes enrichissent l’enquête en la doublant d’une chronique de l’adolescence entre beaux quartiers et milieux artistiques. On ne s’ennuie pas une seconde dans cette adaptation d’un roman de Malika Ferdjoukh, qui bénéficie du très beau travail de l’illustratrice : ses dessins semi-réalistes soignés sont adoucis par l’utilisation du crayon, donnant du velouté à l’image, et les couleurs sont nuancées et harmonieuses, dans des palettes assez sombres, climat inquiétant oblige. (M.D.)