C’était écrit comme ça

JEAN Didier, ZAD

Tout aurait dû être beau, simple et ouvert à la vie ce 9 juin 1944 : « c’était écrit comme ça ». Mais la guerre et son cortège d’actes de barbarie a réécrit les évènements à l’encre de sang et de mort et rien ne s’est passé comme cela aurait dû. Des enfants n’ont pas vu le jour pour cause de déportation et d’extermination de ceux et celles qui auraient été leurs parents. Voici l’histoire fictive d’un de ceux–là préfacée par un autre qui, lui, s’éveilla à la vie juste avant que son père ne laisse la sienne dans l’enfer des camps.

D’une page à l’autre les ambiances alternent avec les couleurs des pastels. Sombres et lourdes pour la réalité historique : Tulle en ce jour de juin 44 connut l’horreur des exactions d’une division blindée SS qui fit beaucoup de martyrs. Gaies, primesautières et légères pour ce qui aurait pu être. Tout repose sur cette dualité. L’idée est originale mais un peu compliquée pour de jeunes lecteurs qui doivent sans cesse passer d’un mode à l’autre. L’emploi obligé du conditionnel alourdit le texte par ailleurs sobre. Fallait-il vraiment  privilégier le choix de cet artifice plutôt qu’opter pour une histoire-témoignage ? La collection « bisous de famille » s’intéresse aux relations parents-enfants. Cet album y trouve naturellement sa place.