Celle qui s’enfuyait

LAFITTE Philippe

Phyllis, une afro-amĂ©ricaine de soixante ans, court dans les bois accompagnĂ©e de son chien. Le causse est dĂ©sert. Un coup de feu, le chien meurt Ă  ses pieds, elle Ă©tait visĂ©e. Le tireur est un Italien, nĂ© Ă  Harlem comme elle, chargĂ© par son clan d’aller venger sa soeur, Giulia, assassinĂ©e quarante ans auparavant Ă  New York. ExilĂ©e en France, seule, la femme, qui se sait recherchĂ©e, vit dans l’inquiĂ©tude et se rĂ©fugie dans l’écriture.  DiffĂ©rence de civilisation, de couleur de peau, Philippe Lafitte (Belleville Shanghai Express, NB juillet-aoĂ»t 2015) aime jouer des contrastes. Il dĂ©crit avec justesse l’atmosphĂšre des annĂ©es 70 aux États-Unis, celles oĂč des jeunes, Blancs et Noirs mĂȘlĂ©s, fraternisent dans l’euphorie de la lutte pour la libertĂ© mais bientĂŽt les violences se succĂšdent, rapides, si confuses, que l’auteur du meurtre de Giulia n’est pas identifiĂ©. Plus tard, en France, oĂč Phyllis espĂšre Ă©chapper aux poursuivants et trouver enfin sa propre libertĂ©, le rĂ©cit se perd dans ses amours, ses contacts avec l’édition et son travail d’écrivain. Trop de digressions et de recherche inutile dans l’écriture peinent alors Ă  maintenir l’intĂ©rĂȘt, mais le suspense du thriller est bien menĂ© jusqu’à la fin.  (V.M. et A.-M.D.)