Bestioles

HUBERT, OHM

Sur une planète lointaine qui ressemble fort à la Terre, Luanne, pilote de dirigeable, part pour sa première mission en compagnie d’un capitaine poivrot et misogyne et de Childéric, un jeune stagiaire. Leur mission: ravitailler les stations off-shore. Mais le capitaine, fin saoul, provoque la chute du dirigeable dans une forêt, sur un continent interdit afin d’en préserver l’écosystème. Luanne découvre dans la soute une cargaison de fusils, dont son supérieur effrayé fait usage sur un autochtone, provoquant la fureur de tous les habitants. Ils sont sauvés par un groupe d’humains au fonctionnement sectaire, qui les capture comme esclaves.

 Le récit suit en parallèle les tribulations de Luanne et la vie (perturbée) des habitants de la forêt aux pouvoirs étranges. Cette dernière est vue à travers les yeux de l’un d’eux, sous la forme d’une bande muette en bas de page. Si le dessin met en scène des chiens (les humains) et des chats (les indigènes) sous un trait aux rondeurs naïves, l’histoire n’est en rien pour les enfants. Violente, amère, assez complexe, pas toujours facile à suivre (le système des deux points de vue n’aide guère), elle traite de thèmes actuels: l’écologie, la cupidité, la corruption, l’extermination des populations indigènes, mais aussi les préjugés, le sexisme et les sectes… Ouf ! Les teintes sourdes et sombres dominent, ne s’éclaircissant que lorsque le trafic est dénoncé.