Benoît XVI, le pape qui ne devait pas être élu.

GUÉNOIS Jean-Marie

Sa fonction de gardien de l’orthodoxie a valu à Joseph Ratzinger le surnom caricatural de Panzerkardinal. En réalité, ce grand théologien modeste écoute l’avis des autres et, fondamentalement homme de prière, il accorde, avant la morale, la priorité à une foi enracinée dans l’amitié avec le Christ et souhaite combattre l’inflation des structures institutionnelles. Principaux axes attendus de son pontificat : renforcer la collaboration entre pape et évêques, combattre le relativisme et le « sombre moralisme », renforcer la liturgie, l’oecuménisme, les relations avec les anglicans, le patriarcat orthodoxe russe, le dialogue inter-religieux. Au sein d’une Église partagée, Benoît XVI doit relever des défis majeurs : nouvelle évangélisation ou théologie de l’enfouissement, danger des micro-communautés, questions éthiques, principal lieu d’affrontement entre société et Église.  Ce document clair entrouvre les subtilités de la redoutable Curie, contrepoids au pouvoir pontifical faussement perçu comme absolu ; il scrute la personnalité profonde du nouveau pape confronté à des enjeux cruciaux.