Né dans un milieu très pauvre, devenu avocat, élu député en 1836 sur la liste SFIO, André Le Troquer participe à la Résistance et se retrouve brièvement ministre à la Libération. Vice-président de l’Assemblée en 1948, il en devient président en 1954. Sensible aux honneurs, aux ors de la République et aux charmes féminins, il a réquisitionné un pavillon de chasse où il reçoit des jeunes filles mineures. C’est le début du scandale des « ballets roses », qui entraînera sa chute.
L’auteur prend soin – et c’est l’intérêt de l’ouvrage – de replacer le politicien dans l’atmosphère de l’époque. Sil fait revivre les figures de De Gaulle, René Coty et autres parlementaires, il évoque également la vie parisienne, vedettes, starlettes, music-halls et milieux interlopes. Enfin, il pose la question : replacé à notre époque, entre déliquescence des moeurs et hantise de la pédophilie, quel verdict pour Le Troquer ?