Au lieu-dit Noir-Étang

COOK Thomas H.

Henry se retourne sur son passé. 1926. Une tranquille bourgade du cap Cod accueille Miss Channing, le nouveau professeur d’arts plastiques de Chatham School. La personnalité et l’aura de la jeune femme, à cent lieues du puritanisme ambiant, fascinent. Mr. Reed, professeur de lettres, marié, et aussi Henry, quinze ans, le fils du directeur, sont entraînés, chacun à sa manière, dans une dérive passionnelle. Dès les premières pages du récit – publié en 1996 aux États-Unis –, le décor est campé, une catastrophe s’annonce. Sous une apparente simplicité de fond et de forme, Thomas Cook (Les feuilles mortes, NB octobre 2008) ménage le suspense. Alternant passé et présent, la narration révèle la dualité des personnages : l’adolescent exalté vivant par procuration qui fait fi des conséquences de ses interprétations et le vieil homme qui prend ses distances face à ses souvenirs fantasmés. Dès lors, quelle frontière entre le réel et l’imaginaire, le bien et le mal ? Ambiance, paysages, rapports humains sont tourmentés. On suit la progression dramatique de ce thriller psychologique avec une délectation nostalgique.