Après-guerre.

LEDIG Gert

Munich en ruines, quelques mois après la capitulation de l’Allemagne. Deux hommes vivent dans un appartement délabré. Rob, le moins fragile, a eu la main à demi arrachée par un projectile ; Edel souffre de troubles nerveux dans les doigts après avoir été frappé par les Américains lors de son évasion d’un camp de prisonniers. Le ravitaillement est assuré par Olga qui vend ses charmes aux occupants en échange de nourriture et de cigarettes. Fumer à cette époque permet de tenir. Hai, un ancien marin, les entraîne à attaquer une jeep. Edel est blessé et les Américains le recherchent. Les scènes de débauche et de violence abondent. La précision de détails souvent pénibles contribue à rendre sensible la détresse de cette génération perdue.  Les orgues de Staline (NB août-septembre 1956) relataient l’inhumaine férocité de la guerre ; ouvrage diversement accueilli. Celui-ci, paru en 1957, traduit pour la première fois en français, arrive bien tard et, avec le recul, n’a plus le même impact. On retiendra le témoignage poignant d’un homme fier, douloureusement atteint par la défaite.