Âpre coeur

ZHANG Jenny

Christina, Mande, Jenny, et d’autres, sont des fillettes chinoises émigrées aux USA. Elles ont entre sept et quinze ans et vivent, entourées de frères taquins et de familles aimantes, dans des quartiers pauvres. Pendant que les parents travaillent jours et nuits, les fillettes s’intègrent très vite à l’école et découvrent la vie avec des copines de classe.  Dans ce premier roman choral, Jenny Zhang évoque son expérience à travers le regard de sept fillettes délurées. Est-ce dû à la culture chinoise dont les pudeurs ne sont pas celles que nous connaissons, mais les thèmes scatologiques sont prégnants, parfois gênants. Une fois dépassées les séances aux toilettes et l’exploration des corps, ces témoignages réalistes interpellent par leur authenticité, soulignant la forte volonté d’intégration de parents obligés de vivre dans des taudis, n’hésitant pas à cumuler les emplois et à se sacrifier pour leurs enfants. Les souvenirs de Chine sont émouvants et attestent du fossé entre les cultures, donnant un peu de profondeur au texte. Si le style très vif dédramatise le sujet sensible et peu traité de ces familles débarquant en Occident, le nombre de jeunes filles évoquées entraîne des redites et la vulgarité de certains propos freine l’empathie du lecteur.  (B.Bo. et Maje)