Andersen. Les ombres d’un conteur

FERLUT Nathalie

Il Ă©tait une fois un petit cordonnier mariĂ© Ă  une belle blanchisseuse. Lui Ă©tait plus poĂšte qu’artisan et le mĂ©nage subsistait chichement. Ils eurent un fils, Hans Christian, puis le cordonnier disparut aprĂšs lui avoir transmis toute sa richesse de sensibilitĂ© et d’imagination. Hans dut entrer en apprentissage, sans aucune envie. Il gagnait quelques sous en chantant et, passionnĂ© d’écriture, il monnayait quelques poĂšmes de sa composition. DiffĂ©rent des autres, les durs travailleurs manuels, il devint leur souffre-douleur et fut obligĂ© de les fuir. À Copenhague, il s’acharna Ă  Ă©crire, se fit connaĂźtre par un Ă©mouvant poĂšme dans un journal connu. Les contes le rendirent cĂ©lĂšbre et riche.  PassionnĂ©e de BD et de l’oeuvre d’Andersen, Nathalie Ferlut rĂ©alise cette biographie en la prĂ©sentant comme une vĂ©ritable fable. Elle met en scĂšne son hĂ©ros dans l’imaginaire des contes et de l’univers graphique que les Danois ont crĂ©Ă© autour de leur mythologie originale. C’est donc dans un monde de papiers dĂ©licatement dĂ©coupĂ©s et de silhouettes fines et oniriques (fin XIXe), qu’elle suit l’évolution de la personnalitĂ© de Hans Christian, en quĂȘte d’une identitĂ© complexe et ambivalente, et rĂ©ussit un portrait attachant. (Y.H. et A.D.)