Alabama Song

LEROY Gilles

Son mari l’a empĂȘchĂ©e d’écrire, elle n’a pas pu devenir danseuse, alors elle peint. Et dans l’hĂŽpital psychiatrique oĂč elle vĂ©cut dix ans avant d’y pĂ©rir brĂ»lĂ©e vive, Zelda, l’extravagante, la provocatrice, la talentueuse, l’éclatante, se souvient. Ou plutĂŽt Gilles Leroy se souvient pour elle, lui prĂȘtant une voix haletante, rauque, tour Ă  tour tendre, dĂ©sespĂ©rĂ©e ou insultante. Comme elle a bien scandalisĂ© son illustre famille de l’Alabama, comme elle a voltigĂ© de bras en bras ! Jusqu’à tomber pour toujours dans ceux de Scott Fitzgerald, Ă©blouissant de promesses littĂ©raires. FĂȘtes, voyages, luxe ostentatoire aurĂ©olent leur trĂšs jeune couple, vedette des annĂ©es vingt. Mais l’alcool, les drogues et bientĂŽt la folie compromettent l’amour, obscurcissent le succĂšs. Un long naufrage commence.  Gilles Leroy retrace et interprĂšte avec une intuition respectueuse un parcours connu, accentuant Ă  son grĂ© tel ou tel aspect : un amour cachĂ© de Zelda, l’homosexualitĂ© de Scott ou son exploitation destructrice des Ă©crits de sa femme. Une sensibilitĂ© Ă  vif, bouleversante, irradie de cet autoportrait talentueusement fictif d’une femme Ă©tonnante de force et de fragilitĂ©.