S’autodétruire et les enfants

BOUYSSI Nicolas

Le “père” rencontre la “mère”, chez elle, lors d’une livraison. Elle travaille dans une agence immobilière. Ils se plaisent, s’épousent. Le “père” est très apprécié dans les différents métiers qu’il exerce. Pourtant, par manque de confiance en lui, il refuse un poste valorisant et plonge dans une lente descente en enfer. Il boit, ne sort plus de chez lui, devient violent, s’autodétruit. La “mère” élève leur petite fille et assume tout avec une infinie patience.

 

Dans ce noir récit, Nicolas Bouyssi, dont on apprécie le style fluide et rythmé, met de nouveau en scène un trentenaire à la dérive (Le gris, N.B. juin 2007). Quel étrange roman ! Le cadre ? Une cité imaginaire, protectrice mais enfermante, dans laquelle existent de mystérieux étages inaccessibles. Le narrateur ? Le fils… né bien après ces épisodes, qui écrit une sorte de scénario avec force détails sur chacune des phases de la dégringolade de son père, comme s’il avait été témoin des événements et des pensées intimes de ses parents. Nous sommes dans la confusion totale, entre fantasmes et réalité. Un “roman familial” ? L’histoire d’une folie ? Une métaphore sociale ? Malgré le caractère attachant des personnages, on reste perplexe.