Toute la noirceur du monde

MÉROT Pierre

Jean Valmore, la cinquantaine, enseignant et Ă©crivain, se sent bien seul. Il quitte sa maĂźtresse, voit quelques femmes vĂ©nales et boit beaucoup. Il rĂȘve des seules personnes qu’il ait aimĂ©es, sa femme et son pĂšre, tous deux disparus. ContactĂ© par des membres d’un groupe d’extrĂȘme-droite, il suit leurs rĂ©unions sans enthousiasme. Mais, autour de lui, la violence monte, excitant sa folie : il se laisse entraĂźner, tue sa mĂšre, puis – dĂ©pression et racisme aidant – commet d’autres meurtres. Il rencontre un de ses anciens Ă©lĂšves qui voudrait massacrer ses camarades de lycĂ©e
 Noir, trĂšs noir, ce roman, oeuvre d’un professeur, orchestre la montĂ©e de l’aliĂ©nation chez un personnage principal qui balance entre dĂ©lires oniriques et dĂ©rives rĂ©alistes. Dans son livre prĂ©cĂ©dent (Kennedy junior, NB septembre 2010), l’auteur peignait les dĂ©bordements actuels de la jeunesse dans un style dĂ©jantĂ©. Cette fois, l’écriture est plus fluide et plus classique, mais le hĂ©ros est dĂ©plaisant, Ă©gocentrique, malveillant, et ses obsessions ethniques rendent la lecture pĂ©nible. La satire des militants extrĂ©mistes, aussi mĂ©diocres que lui, n’est mĂȘme pas drĂŽle… L’auteur en fait trop : la caricature tombe dans l’insignifiance.