À quoi bon la révolution si je ne peux danser

TEMELKURAN Ece

A Tunis, le hasard d’une rencontre réunit quatre femmes qui revendiquent leur liberté d’action et de pensée ; elles boivent, fument et argumentent. La narratrice, ex-journaliste turque, écoute les aventures de Mariam, l’historienne égyptienne, d’Amira, la danseuse tunisienne, et de Madame Lilla, étrange aventurière, instigatrice d’un dangereux périple. Il mène ce quatuor féminin de la Tunisie au Liban à travers la Libye et l’Égypte. Et dans les senteurs orientales et l’évocation de leurs mythes civilisateurs, elles y retrouvent les bribes de leur passé et de leurs amours.  Sur un sujet d’actualité – le monde en plein bouleversement après les printemps arabes et la place de la femme dans la société – la romancière féministe propose un ouvrage foisonnant et déroutant. Les révélations partielles reprises dans les chapitres ultérieurs, l’abondance des retours en arrières et d’incessants dialogues déconcentrent le lecteur. Qui sont ces personnages dont on cerne mal la personnalité et la vie au cours d’un road-movie peu éclairant et pessimiste ? Et sur cette histoire touffue plane l’ombre magique de Didon reine de Carthage, figure d’éternité ! (A.C.)