Juste de l’autre côté de la mer

Dans un village de l’Atlas marocain, entre passion pour le dessin pour l’une, et parties de pêche pour l’autre, Lilia et Mehdi, deux adolescents jumeaux pleins de vie, coulent des jours heureux auprès de leur mère Kenza et des deux Anciens qui les soutiennent depuis la mort de leur père. Les jumeaux attendent avec impatience la semaine annuelle où Éric, un ami français, vient au Maroc et les initie à l’escalade, sa passion. Mais l’ambiance change dans le village avec l’arrivée d’un nouvel imam, et Fouad, le frère de Kenza, en profite pour assouvir sa vengeance envers sa soeur dont il n’a jamais accepté le mariage. Kenza est mise au ban de la société et Fouad lui enlève les jumeaux pour les séquestrer dans un atelier clandestin. Ils réussissent à s’échapper et survivent dans le dédale des rues de Tanger.  Des chapitres très courts rythment la galère des deux jeunes dont la vie bascule à cause de l’intolérance religieuse. Lilia est positive et tente de s’en sortir par elle-même, Mehdi sombre dans la drogue et rêve de partir en Europe. Le roman se lit facilement et décrit une réalité malheureusement d’actualité ; on peut regretter cependant une certaine naïveté dans l’expression des sentiments, et un propos sans nuance sur l’immigration, miroir aux alouettes, surtout dans la dernière partie du roman. Pour autant cette évocation de l’avenir des jeunes au Maghreb se lit avec intérêt. (M.T. et A.E.)