Le jour où je suis partie

BOUSQUET Charlotte

Illi, la meilleure amie de Tidir, s’est fait violer et, selon les us et coutumes marocaines, doit se marier avec son agresseur. Elle se pend, acte de lâcheté pense son amie bouleversée. Tidir voit par hasard, à la télévision, une manifestation contre la violence faite aux femmes et aux jeunes filles et l’annonce de la journée internationale de droits des femmes le 8 mars prochain. C’est décidé, la jeune fille fugue vers Rabat pour suivre le mouvement de protestation. Dans sa marche, rebelle courageuse, Tidir affronte la solitude, apprivoise un chien, sauve un jeune Français agressé par des voyous, et rencontre d’autres femmes qui l’aideront.  Femmes battues, violées, mariées de force, esclaves de l’homme … Comment se défendre des imams marocains prônant un droit purement masculin ? Tidir rencontre une famille « normale ». Cependant, même à Marrakech, le clivage socio-culturel sexiste est aussi prégnant qu’au bled. Les femmes ne peuvent aller au café qu’accompagnées par des hommes qui utilisent la religion pour mieux les asservir. L’héroïne modifie son jugement sur le suicide d’Illi qu’elle voit finalement comme un acte de courage, la lâcheté aurait été d’accepter de se taire et d’être violée toute sa vie. Un roman passionnant, vivant, sur une dure réalité. (J.G. et A.-S.D.)