LycĂ©e Henri IV, Paris. LĂ©opoldine, jolie et brillante Ă©lĂšve de seconde, a lĂąchĂ© Tim pour AurĂ©lien. Quelques temps plus tard, Tim, pour se venger, balance sur les messageries de tout le monde une vidĂ©o de l’adolescente en train de se masturber. Choc, honte pour LĂ©o, mais aussi, par ricochet, pour Iseult, sa jumelle, plus fragile. Une journĂ©e Ă affronter le scandale, le regard des autres, soutenue par son indĂ©fectible meilleure amie. Mais la jeune fille est-elle rĂ©ellement affectĂ©e?
Â
Comme dans une tragĂ©die classique, il y a unitĂ© de temps, de lieu et un corps dans la cour en fin de journĂ©e. Le drame se dĂ©roule dans un monde blasĂ©, cynique, oĂč les ados ne sont prĂ©occupĂ©s que de leurs futures Ă©tudes et de leur image. L’auteur, passĂ©e par Henri IV, dĂ©crit bien la pression et la compĂ©tition, les relations empreintes de mĂ©pris avec les professeurs, les hiĂ©rarchies, et la cruautĂ© latente des Ă©lĂšves, prompte Ă se rĂ©veiller. L’Ă©criture enlevĂ©e, caustique, dresse un portrait savoureux et prenant de cet univers dĂ©lĂ©tĂšre, clos sur lui-mĂȘme. En revanche, les relations d’amitiĂ© troubles et le lien entre les jumelles, peu crĂ©dible, complexifient l’intrigue sans convaincre. MĂȘme si la fin peut laisser insatisfait, cette peinture corrosive reste accrocheuse.
