Les saintes

GUÉNIER Fabrice

Pour oublier un divorce cruel et la perte de la garde de ses enfants, un homme part en voyage en Asie. Vietnam, Cambodge, Thaïlande, ces pays exotiques regorgent de bars de nuit et de prostituées. Dans leurs bras il trouve plaisir et consolation. Soirée après soirée, les amours tarifées s’enchaînent, go-o girls, transsexuels, massages en tous genres répondent au désenchantement de cet homme en mal d’amour. Dans une langue remarquable, Fabrice Guénier livre un premier roman poétique, imagé et musical, avec de courtes phrases souvent sans verbe, également érotique par les descriptions toujours recommencées des fins de nuit avec les filles des bars, jusqu’à l’overdose. La précision des détails, le sens aigu de l’observation révèlent le regard du photographe que l’auteur a été. Il cherche aussi à dire la difficulté d’être d’un homme moderne, la perte des repères dans les couples d’aujourd’hui, où l’amour s’achève dans les pensions alimentaires. Autant se contenter de ces petites saintes qui donnent tout en échange de pas grand-chose. Cynique, oui. Émouvant, aussi.