Femme nue devant sa glace

GRÉGOR Jean

À Paris, lors de sa ronde de nuit boulevard Ney, la police dĂ©couvre une femme inanimĂ©e et ensanglantĂ©e. L’adjudant Robence, la cinquantaine passĂ©e, constate qu’elle est vivante, identifiĂ©e seulement par une mĂ©daille au nom de Nathalie. À l’hĂŽpital, oĂč elle est plongĂ©e en coma artificiel, personne ne s’inquiĂšte de son sort et seul ce policier, qui lui rend visite rĂ©guliĂšrement, lui parle ou chantonne pour elle. Un petit croquis cachĂ© dans son sac va servir d’indice et permettre de dĂ©nouer les fils d’une vie dissimulĂ©e, qui ravive en lui un douloureux souvenir. Par Ă©tapes distillĂ©es en courts chapitres, le roman de Jean GrĂ©gor (L’ombre en soi, NB octobre 2012) porte un tĂ©moignage empreint d’humanitĂ© sur le mĂ©tier de policier et le dĂ©rapage d’une jeune femme vers la prostitution. Le hĂ©ros principal manifeste une rĂ©elle empathie pour les “filles de la nuit” auxquelles il s’adresse avec bienveillance, sans jugement moral. Son enquĂȘte met peu Ă  peu Ă  nu les caractĂšres des personnages ; chacun s’interroge sur sa responsabilitĂ©. Un rĂ©cit bien singulier sur un thĂšme peu novateur.