Dieu n’est même pas mort

DOUX Samuel

Elias Oberer est contraint de passer trois jours à Poitiers pour enterrer sa grand-mère : une grand-mère juive, envahissante et originale. D’autres voix croisent la sienne, celle de son arrière-grand-père, juif polonais, celle du mari de la défunte, celle de la mère d’Elias, jeune révoltée avide d’indépendance et d’amour, fauchée par un cancer… Ces voix disent le poids de l’histoire personnelle, son lien avec l’actualité, l’emprise des femmes sur leur descendance, celle du judaïsme… Une bague introuvable symbolise brouilles et héritages. Tout le monde parle tout le temps, la plus bavarde étant la morte ! Tant de paroles en trois jours, c’est pesant. Mais les paroles sont fortement individualisées, enracinées de façon très évocatrice dans l’Histoire ; les liens familiaux sont évoqués dans leur ambivalence : amour et rejet souvent haineux. Ce premier roman, très travaillé, est désenchanté. Pas d’issue pour le héros, malgré un monologue intérieur impressionnant : à quoi bon tout cela… est-on tenté de dire, et la dérisoire découverte du bijou tant cherché en est bien le symbole.