William Blake ou l’infini

Poète, graveur et peintre, William Blake est avant tout un artiste d’une puissante originalité. Né à Londres au milieu du XVIIIe siècle dans un milieu populaire, il bénéficie d’une formation de dessinateur qui lui permet de nourrir son exceptionnelle imagination. Contrastant avec une existence modeste, sa vie intérieure est constamment rebelle, bouillonnante, visionnaire et passionnée. C’est ce point de vue spirituel que privilégie Christine Jordis (Une vie pour l’impossible, NB novembre 2012) pour rendre compte d’un des poètes les plus novateurs de la littérature anglaise. Dans cet essai exigeant mais enthousiaste on découvre, avec étonnement, un créateur aussi prodigieux que méconnu. Bien avant le Romantisme ou Nietzsche, et contre les idées de son époque, celles des Lumières et de Newton, ce génie singulier fut le chantre ardent et inégalé de l’imagination créatrice, de l’intuition fulgurante, du jaillissement du désir, de l’infini pouvoir de l’esprit qu’il opposa obstinément au monde quantifié et stérile des sciences et des lois.