Victor Hugo. La révolte d’un géant

NOGUÈS Jean-Côme

1839. « Je veux être Victor Hugo ou rien ». Valentin s’approprie la formule de son modèle pour affirmer sa vocation. Mais allez donc devenir poète au fin fond de la Sologne ! Son grand-père convainc son petit hobereau de père de le confier au cousin Casimir et voilà ce Rastignac des lettres expédié à Paris. Trouver ensuite la maison du maître, attirer son attention s’avère aussi difficile que de décrypter les usages du monde, agité par la première de Ruy Blas, alors que dans les ruelles apparaissent Barbès et Blanqui. La misère populaire, la révolte vite matée et la prise de position du grand homme – à lire entre les lignes – dans ce mouvement annonçant 1848, constituent une toile de fond. D’autant que Valentin, trop absorbé par lui-même, n’est qu’un témoin de hasard : le jeune homme, à quinze ans, a tout du héros romantique en mal d’inspiration mais jamais d’enthousiasme. Il est sympathique mais falot au milieu de cette galerie de personnages historiques où domine Victor Hugo, reconnu mais contesté, partagé entre Juliette Drouet et Adèle jalouse. Ce roman d’apprentissage – il faut souffrir pour versifier avec coeur – abonde en allusions probablement hermétiques pour ceux que retiendra cette intrigue un peu mince. 11-12 ans.