Une vie si convenable

RENDELL Ruth

Grace et son frĂšre Andrew, qui partagent la mĂȘme maison Ă  Londres, sont rejoints par James, le beau compagnon d’Andrew. SĂ©duite par l’amant de son frĂšre, Grace se donne Ă  lui sans rĂ©flĂ©chir : une grossesse dĂ©bute… Pour son doctorat, elle prĂ©pare une thĂšse comparant les amours homosexuelles Ă  la dramaturgie des mĂšres cĂ©libataires dans la littĂ©rature anglaise du XIXe siĂšcle. À cette occasion, elle dĂ©couvre un roman publiĂ© Ă  compte d’auteur illustrant les deux thĂšmes ci-dessus et en fait la lecture. Les temps ont changĂ©, la sociĂ©tĂ© est devenue tolĂ©rante et la lĂ©gislation moins accablante. Toujours redoutablement efficace, Ruth Rendell (Bon voisinage, NB mars 2014) se penche sur l’évolution des moeurs qui permet aujourd’hui de choisir une grossesse, un compagnon, un style de vie, sans tabou, chacun Ă©tant libre de mener la vie qu’il souhaite. Pourtant il semble que cette libertĂ© soit menacĂ©e lorsque ces personnes, homosexuels, mĂšres cĂ©libataires, sont fragiles, socialement ou psychologiquement. Elles s’exposent plus que la majoritĂ© Ă  de graves sĂ©vices. La construction originale – un roman dans le roman – permet de comparer les Ă©poques. Ici pas de suspense, mais une intrigue prenante, tressĂ©e entre sociologie et psychologie, avec beaucoup de finesse et d’acuitĂ©.