Indécence manifeste

LAGERCRANTZ David

Wimslow. Juin 1954. Dans une pièce où règne l’odeur caractéristique du cyanure, l’inspecteur Corell examine le cadavre d’un homme. A côté de lui, une pomme à demi croquée. Les apparences laissent penser à un suicide, confirmé par un rapide jugement officiel. Le policier, sceptique, enquête sur la victime, le docteur Alan Turing. Celui-ci, célèbre mathématicien au passé chaotique, homosexuel avéré, était toujours à la recherche de nouvelles expériences, selon des méthodes très personnelles. Passionné de cryptographie, il réalisait des machines livrant des calculs ultra rapides et faisait l’objet d’une surveillance par les autorités gouvernementales.  Dans ce roman policier qui prend parfois l’allure d’un documentaire, l’auteur de Millénium 4 aborde de nombreux sujets : scientifiques, politiques, militaires et d’ordre privé. Sur fond de guerre froide, d’espionnage, de communisme, de maccarthysme aux Etats-Unis et de penchants secrets déviants (« une indécence manifeste »), il multiplie les longs développements sur les conversations et les écrits de sommités en tous genres. En dépit du grand nombre d’intervenants, d’une chronologie peu rigoureuse et d’un style parfois lourd, le récit s’avère instructif, à défaut de maintenir le suspense requis dans un thriller. (M.Ba. et A.-M.D.)