Une petite chance

HOF Marjolijn

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Lili s’inquiĂšte quand son pĂšre « part Ă  la guerre » comme mĂ©decin humanitaire : des soldats peuvent le prendre pour un ennemi, et il y a les accidents, les maladies… Sa maman essaie d’adoucir la sĂ©paration en expliquant « qu’on ne peut jamais calculer ses chances ou ses risques avec prĂ©cision », mais Lili reste incrĂ©dule. L’inquiĂ©tude se concrĂ©tise : un soir le tĂ©lĂ©phone reste muet. Quand l’attente se prolonge plus d’une semaine, il est difficile de repousser l’angoisse, d’autant plus qu’une information parvient : son pĂšre est portĂ© disparu. Une idĂ©e lui vient pour conjurer le sort et mettre en oeuvre un « calcul de probabilitĂ©s » : attenter Ă  la vie de la vieille chienne qu’elle n’aime pas, en la lachant du parapet d’un pont. Un adulte intervient Ă  temps…

C’est Lili qui s’exprime dans ce roman au ton original, oĂč l’auteur dĂ©voile sobrement les mĂ©andres de la pensĂ©e d’une petite fille de huit-neuf ans, ses angoisses dans un moment grave de la vie familiale, ses fantasmes autour des « calculs de probabilité » sur les risques mortels. L’histoire Ă©meut par son contenu de vĂ©ritĂ©, et la tendresse pudique qui circule, contrebalancĂ©e par un humour provenant du regard dĂ©calĂ© que porte l’enfant sur la gravitĂ© des faits.

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