Une jolie fille comme ça

HAYES Alfred

Hollywood. Années cinquante. Alors qu’en arrière-plan, une énième fête se meurt, un des invités, scénariste désabusé, prend l’air face à l’océan. Il aperçoit une jeune femme, un verre à la main, qui s’avance dans l’eau. Elle perd l’équilibre et va se noyer. Il se porte à son secours et la sauve. Qui est-elle ? L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais le lendemain, elle lui téléphone pour le remercier. Intrigué, il l’invite à dîner… Alfred Hayes, mort en 1985, auteur de chansons et de scénarios, a travaillé avec les plus grands du cinéma et écrit sept romans dont celui-ci en 1958. Traduit et préfacé par Agnès Desarthe, le récit développe abondamment une profonde lassitude de l’existence. Chaque personnage s’étourdit en gardant ses distances pour défendre un équilibre précaire. L’écriture est laconique, parfois brutale dans sa concision. Elle exprime avec justesse la dérive violente, provocante et désespérée d’une starlette qui veut croire au conte de fées et l’indétermination, l’inconséquence et la lâcheté du narrateur, indifférent, voire cynique. Peu à peu le lecteur devient témoin d’un jeu sinistre et cruel. Mais la légèreté tragique des situations finit par susciter une impression de déjà-vu et l’ennui guette… (M.-A.B. et A.-M.D.)