Ă cinquante-deux ans, Michel annonce Ă ses trois enfants quâil quitte sa femme aprĂšs vingt-sept ans de vie commune pour rejoindre une jeune NigĂ©riane enceinte de lui. Artiste peintre, Michel, bon pĂšre, a tentĂ© pendant toutes ces annĂ©es de maintenir le cap conjugal et travaillĂ© « d’arrache-pinceaux » pour offrir Ă sa femme les Ă©chappĂ©es belles dont elle Ă©tait friande. L’Ă©quilibre est prĂ©caire, les enfants grandissent entre ce pĂšre, gĂ©nĂ©reux et aimant, et une mĂšre nĂ©vrosĂ©e… En grande partie inspirĂ© directement par les personnages de sa propre famille, ce premier roman de ClĂ©o Le-Tan est dâun abord un peu brutal et choquant. En effet, si le pĂšre est dĂ©peint avec beaucoup de prĂ©cision, de tendresse et de douceur, le portrait de la mĂšre est sans pitiĂ©. Une longue prĂ©sentation des Ă©poux, des enfants, des grands-parents cherche Ă Ă©tablir la genĂšse des relations entre eux tous. La benjamine, qui vit au plus prĂšs ce naufrage familial, prĂ©sente sa mĂšre comme Ă©gocentrique, jalouse de ses filles, avare et psychiquement instable. On a de la peine Ă suivre la dĂ©chĂ©ance maternelle et Ă croire Ă sa seule responsabilitĂ©. Un style lapidaire accĂ©lĂšre l’Ă©clatement de cette famille peu ordinaire.
Une famille
LE-TAN Cléo
