La nuit passera quand même

HOUSSA Émilie

Squatsh Bernstein est garde du corps. Comment en est-il arrivé là ? Né dans une famille de marchands de tissus à Belleville, hypersensible et introverti, il a depuis l’enfance l’obsession de surveiller ceux qu’il aime et qu’il pense menacés. Sa mère, d’abord, qu’il croit atteinte d’une maladie mortelle lorsqu’elle annonce qu’elle est enceinte, puis sa petite soeur Marie et, plus tard, sa nièce Françoise et sa jolie maman. Lui-même en oubliera de vivre sa propre vie.  Dans ce premier roman au thème original, jouant sur les ambiguïtés et les effets de miroir entre réalité et fiction cinématographique, Émilie Houssa peint avec finesse l’histoire d’une famille de la classe moyenne à Paris des années quarante aux années quatre-vingt. Les vacances dans la petite station balnéaire de Monsieur Hulot, la guerre d’Algérie dont le fils aîné ne reviendra pas, l’émancipation des femmes, les mouvements révolutionnaires, la libération des moeurs ou des arts jalonnent le roman d’apprentissage de cet anti-héros qui, à trente ans, admet son homosexualité et, à quarante ans, n’a « toujours aucune idée de la manière de vivre ». Un roman au charme suranné. (M.M. et M.S.-A.)