Une arche de lumière

BOLGER Dermot

Eva, mal mariée à Freddy, le quitte avec ses deux enfants, Francis et Hazel, et s’installe à Dublin où elle donne des cours de peinture destinés à un jeune public. Dans le conservatisme ambiant il n’est pas aisé d’encourager la créativité, toujours suspecte. Ses enfants ayant quitté à l’âge adulte le cocon familial, elle ne veut peser sur personne, voyage au gré de ses envies et surtout de ses moyens. Malgré le chagrin ressenti à la perte de ses proches, elle s’accroche aux bonheurs de ses rencontres.

L’héroïne que dépeint Delmot Belger a réellement existé. Il lui doit sans doute sa carrière d’écrivain et signe ici un hommage appuyé à cette grande dame disparue. Sur fond d’une Irlande conservatrice, en lutte permanente, il brosse le portrait d’une femme libre, luttant contre un ordre social rigide où toute originalité est bannie, surtout venant du sexe « faible ». Dans ce roman riche, bien documenté, l’auteur aborde la libération de la jeunesse des années 60 à travers la dépénalisation de l’homosexualité en Angleterre, les communautés de quakers. Il se dégage de ce récit, porté par une belle écriture, plein d’émotion, un souffle d’héroïsme pour une quête du bonheur envers et contre tout. « La vie est formidable », tel fut le guide de son héroïne tout au long de sa vie. (E.C. et A.Be.)