La valse oubliée

ENRIGHT Anne

Gina est cadre dans une entreprise de Dublin. Mariée à un homme sans problèmes, elle tombe follement amoureuse de Sean, un collègue et voisin. Clandestine d’abord, leur liaison ne tarde pas à être connue et à diviser les familles, d’autant que Sean est père d’une enfant handicapée. Aveuglée par sa passion, Gina n’en a cure. Il n’en va pas de même pour son amant : dérobades, absences et petits mensonges se multiplient. Se serait-elle trompée sur ses sentiments ? Au cours d’une réflexion douloureuse, elle mesure enfin l’importance que tient l’enfant dans le coeur de ce père meurtri. Émouvante mais banale, cette histoire dégage pourtant un charme particulier qui s’affirme au fil des pages. De l’Irlande, de ses paysages ou de l’aveuglement amoureux cent fois décrits ailleurs, monte ici une petite musique singulière et têtue qui capte l’attention : de nouvelles formes d’expression, d’humour et de distance, en famille, entre les sexes, au travail, s’y font jour, sur fond de vie ordinaire et de quotidien. C’est l’éternel humain – ou plutôt féminin – vu à travers le prisme d’une génération, celle des trentenaires actifs, aujourd’hui, en Irlande. Un portrait réussi, à la fois nostalgique et revigorant.