Un pays qui n’avait pas de port

CONDOU Isabelle

JosĂ©phine effectue une croisiĂšre Ă  bord d’un cargo au long cours qui accueille des passagers. Entre Bohdan le capitaine, Marek le machiniste et l’équipage mĂȘlant Polonais virils et Philippins soumis, la traversĂ©e aurait dĂ» ĂȘtre celle d’un voyage d’agrĂ©ment si un grain de sable ne s’était glissĂ© dans les rouages : un clandestin s’est faufilĂ© dans les Ă©coutilles lors d’une escale Ă  HaĂŻti. Sera-t-il livrĂ© aux autoritĂ©s du prochain port d’amarrage ou subtilisĂ© aux yeux de ceux qui le traquent ?  Isabelle Condou (La Perrita, NB octobre 2009) nous entraĂźne dans les mĂ©andres de la nature humaine partagĂ©e entre altruisme et rejet violent, oscillant entre actes contradictoires. Elle pose avec acuitĂ© la question de l’altĂ©ritĂ©, du choix de l’entraide ou de l’individualisme. L’existence contrariĂ©e des trois personnages principaux, coeur de l’intrigue, est contĂ©e avec compassion et sensibilitĂ©. La magie de l’ocĂ©an et de l’immensitĂ© ajoute une atmosphĂšre particuliĂšre au roman, de bonne tenue littĂ©raire, qui tient le lecteur en haleine jusqu’au bout d’un voyage mouvementĂ©.