Un hippocampe dans mon coeur

KIM Ryeo-ryeong

Haneul ne supporte plus sa mĂšre adoptive, cĂ©lĂšbre psychiatre pour enfants (adoptĂ©s), admirĂ©e dans toute la CorĂ©e. Interviews prĂ©parĂ©es, photos dans la presse : la fillette souffre d’ĂȘtre exhibĂ©e par cette mĂšre Ă  la fois absente et omniprĂ©sente. ExcĂ©dĂ©e des rĂ©unions du « Cocon familial » l’organisme d’adoption de sa mĂšre, Haneul rĂȘve surtout d’ĂȘtre une enfant comme les autres. Heureusement, la fillette doit souvent partager son bol de nouilles au soja et son Kimchi avec une grand-mĂšre qui ose critiquer sa belle-fille, et avec quelle vigoureuse verdeur !

GrĂące Ă  un pĂšre exemplaire, les souffrances sont mises bien lentement au jour ; en particulier, la difficultĂ© d’ĂȘtre parent pour cette mĂšre, qui se veut Ă  la fois le modĂšle des mĂšres, et craint obscurĂ©ment de perdre sa fille depuis l’opĂ©ration dont celle-ci  garde la cicatrice en forme d’hippocampe, sa secrĂšte marque d’identitĂ©. Avec l’adoption Ă©clair d’un petit frĂšre, la vie s’apaise, en surface tout du moins, aprĂšs ces forts remous. Immergeant dans une atmosphĂšre corĂ©enne, avec des rĂ©fĂ©rences culturelles locales, cette histoire trĂšs psychologique est un peu longue et lente.