Tsoin-tsoin

Si la Tsé-Tsé est connue, la Tsoin-Tsoin l’est moins : pourtant la discrétion n’est pas son fort. Madame la virtuose se pique d’être chef d’orchestre, réanimatrice de gens fatigués à l’aide d’instruments en tous genres. Ce soir son public l’attend avec impatience : du moins c’est ce que pense l’artiste. Alors elle donne tout et les spectateurs l’accueillent avec ardeur, la suivent enfiévrés. Rappels, salut : Tsoin-Tsoin se régale, elle a fait le show. Demain sera un autre jour… de gloire ! Couleurs éclatantes pour mettre en valeur le dynamisme de l’agaçante bestiole ; les grandes taches sombres de l’ambiance nocturne sont traversées des rais de lumière en guise de feux de la rampe, où se détachent les grandes bouches grimaçantes de l’auditoire exaspéré : le spectacle bat son plein. L’idée n’est pas de faire dans l’élégance mais dans l’efficacité à grands coups de contrastes et de dérision. Certains auront envie d‘applaudir, beaucoup d’autres de prendre une tapette à mouche tant elle est virevoltante et bruyante. Entre confiance en soi et vanité aveugle, il n’y a qu’un coup d’aile que Tsoin-Tsoin franchit avec maestria. (M.-F.L.-G)