Toutes les vagues de l’océan

DEL ÁRBOL Víctor

À Barcelone, Gonzalo Gil, la quarantaine, avocat sans prétention, mène la vie tranquille d’un homme marié avec deux enfants. Alors qu’il ne l’avait pas vue depuis des années, il apprend le suicide de sa soeur Laura. Elle se serait donné la mort après avoir tué le meurtrier de son fils. Incrédule, Gonzalo se met à fouiller dans l’histoire familiale. Il devra affronter l’image mythique de son père Elias, communiste espagnol parti en 1933 pour l’URSS, disparu mystérieusement en 1967, et se trouvera des adversaires et des alliés inattendus. La force de cet ambitieux roman aux allures policières réside dans le dévoilement progressif du passé multiple du père, que son fils découvre avec stupeur. Victor del Árbol (La maison des chagrins, NB octobre 2013) remonte le temps pour mieux traquer les secrets qu’il cache. De 1933 à nos jours, en chapitres alternés, l’auteur entremêle les péripéties anciennes et la vie des descendants de ses héros et dissèque la psychologie de chacun de ses nombreux personnages. Ce thriller au style alerte a un cadre historique intéressant, il décrit entre autres le funeste camp de déportés de l’île de Nazino en Sibérie. Malgré des longueurs, l’ouvrage tient ses promesses. (L.C. et C.Bl.)