Tout plutôt qu’être moi

Craig a quinze ans et un brillant avenir : une prépa renommée de New York puis, sans doute, une Grande École ; la voie royale ! Trop d’exigences, trop de pression dans cette pépinière élitiste, il craque. Au cours d’une crise d’angoisse suicidaire plus forte que les précédentes, il se réfugie à l’hôpital psychiatrique du secteur. Une semaine pour neutraliser ses démons. La dépression adolescente comme sujet, c’est le pari de ce roman. Il pose, grâce à une galerie de portraits, émouvants et drôles, un regard intelligent et sensible sur les désordres psychiques ; il fait toucher du doigt la souffrance de chacun, entre conscience de son état et impuissance à le gérer. Il y ajoute l’empathie qui rapproche les uns des autres et l’humour qui désamorce la compassion facile du lecteur. On suit les pas du héros, on entend sa voix, manière d’explorer la complexité du mal-être adolescent en finesse, sans prétendre en donner la clef. Le dénouement optimiste, peut-être facile, a valeur d’encouragement au terme d’un récit qui touche chacun de nous au coeur de ses propres inquiétudes. (C.B et E.-E.H)