Tout cru

GRUNBERG Arnon

Lors d’un colloque Ă  Francfort sur « la Shoah et l’identitĂ© europĂ©enne », Roland Oberstein, Ă©conomiste nĂ©erlandais de quarante ans, froid et ambitieux, rencontre LĂ©a, spĂ©cialiste de Höss, l’ancien commandant d’Auschwitz. Roland a acceptĂ© un poste dans une universitĂ© amĂ©ricaine et a quittĂ© sa femme Sylvie et leur fils Jonathan. Il a une petite amie Violette qui le trompe. LĂ©a est mariĂ©e Ă  Jason, homme politique de Brooklyn, ils ont deux enfants et « il ne se passe plus rien » entre eux
 C’est parti pour le papillonnage, au risque de se perdre soi-mĂȘme
 

Arnon Grunberg (L’Homme sans maladie, NB octobre 2014) aime provoquer. Interminablement il dĂ©roule et ressasse les mĂ©andres amoureux de ses protagonistes centrĂ©s sur eux-mĂȘmes, ne dĂ©gageant aucune empathie. L’auteur lĂąche la bride Ă  ses fantasmes, d’oĂč de nombreuses scĂšnes scabreuses. La relation homme-femme est affligeante et sordide, et les dialogues dĂ©cousus ne font que renforcer l’absurditĂ©, voire l’infantilisme, des situations. Peut-on s’en amuser ou faut-il s’en attrister ? (M.-A.B. et N.C.D.)