Sur mon fil

VIDAL SĂ©verine, THOMAS Louis

Sa main serrant celle de sa maman, la petite fille traverse son quartier, les yeux fixĂ©s sur le fil rouge invisible qu’elle a tendu entre son pĂšre et sa mĂšre, sĂ©parĂ©s. Une semaine chez Papa, une semaine chez Maman : les deux maisons sont proches, mais bien loin lorsqu’on rĂȘve de renouer le fil qui unit les parents. Le moment de la sĂ©paration est toujours difficile ; chaque semaine, elle dĂ©balle pour quelques jours le contenu de son sac Ă  dos, l’essentiel de sa vie qui ne la quitte pas
 Et toujours le fil rouge lui permet de garder son Ă©quilibre.  Les sourires esquissĂ©s, les mains qui se tendent ou se sĂ©parent, les jeux et les Ă©changes : funambule sur le fil rafistolĂ© de noeuds qui dessinent ses Ă©motions, la petite fille raconte ses astuces pour tenter de rĂ©tablir entre ses parents la complicitĂ© qu’elle aimait tant, les façons d’agir diffĂ©rentes chez l’un et l’autre. Sans parti pris parce que, finalement, « c’est bien aussi » de l’autre cĂŽtĂ©. Les regards et les physionomies en disent beaucoup sur les sentiments par lesquels chacun passe. Des couleurs douces, une ligne rouge, une atmosphĂšre un peu hors du temps, et beaucoup de sensibilitĂ©, pour aider Ă  comprendre un quotidien souvent douloureux. (M.T.)