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BOURAOUI Nina

Bruno Kerjen a trente-cinq ans. DiplĂŽme d’électricien en poche, il a quittĂ© sa Bretagne natale et vit seul en banlieue parisienne. EmployĂ© modĂšle, il est trĂšs attachĂ© Ă  sa routine. Quand l’ennui et la solitude sont trop forts, il appelle un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone rose et se saoule Ă  la biĂšre. Il y a bien eu MarlĂšne, l’idole, le mirage de ses annĂ©es de lycĂ©e
 une histoire ratĂ©e. Depuis, c’est l’impasse. Enfin, il apprend que MarlĂšne, partie depuis des annĂ©es, est revenue, qu’elle a demandĂ© de ses nouvelles
 La trame de ce rĂ©cit n’a rien d’original, il piĂ©tine dans la description glauque d’une vie plombĂ©e par le vide, le manque de curiositĂ©, le manque d’amour. Peu ou pas de dialogues, une violence sĂšche de colĂšres rentrĂ©es, de frustrations, certaines remontant Ă  l’enfance. L’indiffĂ©rence masque les blessures profondes et Ă©touffe les confidences. L’atmosphĂšre professionnelle impitoyable obscurcit encore le tableau. Nina Bouraoui (Sauvage, NB octobre 2011) trouve les mots qui percutent, dĂ©rangent par leur trivialitĂ© et leur animalitĂ©. Le sexe, les odeurs, la bouffe, l’alcool, l’obsession et le dĂ©goĂ»t de soi, la hantise des autres… C’en est accablant. PitiĂ© !