Les liens du sang

HENROT Errol

François est un ĂȘtre falot, sans projet, sans ambition. Il n’a pas d’amis et ne s’entend guĂšre avec ses parents, d’autant qu’il mĂ©prise son pĂšre employĂ© dans un abattoir. Pourtant, lui-mĂȘme sera pendant dix ans un des tueurs de cet abattoir, avant une prise de conscience tardive mais brutale. Une brĂšve histoire d’amour ne changera guĂšre la situation.  Errol Henrot a grandi entourĂ© d’animaux et Ă  proximitĂ© d’un abattoir. L’aspect bucolique de l’environnement s’efface rapidement devant la description des terreurs animales, de leur transport Ă  la chaĂźne d’abattage. Les employĂ©s chargĂ©s de ce travail un peu sordide n’éprouvent aucune empathie et certains semblent, selon l’auteur, prendre un certain plaisir Ă  humilier, voire Ă  torturer les bĂȘtes. Ce plaidoyer contre la souffrance inutile infligĂ©e aux animaux aurait peut-ĂȘtre atteint plus facilement son but si le personnage principal n’était pas si dĂ©sespĂ©rĂ©ment inconsistant, et si ses collĂšgues n’étaient pas dĂ©crits comme des brutes incultes et sans conscience. Le style est plutĂŽt agrĂ©able, la lecture facile avec une note poĂ©tique sous-jacente mais le sujet, auquel on ne peut rester insensible, est traitĂ© de façon un peu trop manichĂ©enne. (E.G. et Maje.)